mercredi 2 octobre 2013

L'allégation mise à nue

Salut les amis.

J’en ai une belle pour vous aujourd'hui (attendez de voir...).

Je ne voudrais surtout pas faire ma langue sale, mais vous n’êtes pas sans savoir que trois Femens (des militantes féministes prônant le port intégral de la laïcité) ont commis mardi le 1er octobre dernier un attentat à la pudeur de l’Assemblée nationale en se levant pendant la période de question pour exhiber leurs seins nus et scander : « Crucifix, décâlisse!!! » (Les points d’exclamation servent ici à rendre l’emphase choquante avec laquelle la phrase a été répétée).

Pauline Marois et Bernard Drainville n'ont apparemment jamais vu 
de seins aussi ostentatoires...

Je vais vous le dire franchement : c’est louche toute cette histoire-là… (les points de suspension donnent ici une impression de mystère et de sous-entendu). Parce que figurez-vous que le 26 septembre dernier, cinq jours (le soulignement vise à souligner l’importance suspecte de la chose), à peine cinq jours avant l’action d’éclat des Femens, Relations d’incertitude publiait justement sa Charte des normes québécoises, où l’on pouvait lire les quatre prises de position suivantes :

8       – La nudité partielle appartient au code esthétique du capitalisme tardif.
26     – Le crucifix à l’assemblée nationale n’est pas un patrimoine historique.
41     – Les femmes devraient être égales aux hommes.
57     – Si vous éprouvez du plaisir à vous flageller en imaginant Pauline Marois ou Bernard Drainville nus,                 adhérez au plus vite à une religion reconnue dans un cinéma près de chez vous.

Vous voyez sûrement où je veux en venir? (Le point d’interrogation invite ici le lecteur à réfléchir par lui-même.) La nudité… le crucifix… l’égalité hommes-femmes… l’allusion à des députés de l’Assemblée nationale… Ça ne peut pas être une coïncidence!!!  D’autant plus que Femen, ça ressemble beaucoup à Fremen, non? Or, les Fremens, ne les retrouve-t-on pas justement dans Dune, un film qui a déjà joué au cinéma? (Un film par ailleurs beaucoup moins génial que Star Wars, mais bon, je ne veux pas faire de prosélytisme…)

Se pourrait-il que Philippe Labarre, qui est connu pour ses prises de position pro-féministes et anti-religieuses, soit derrière les attentats du 1er octobre dernier?

Se pourrait-il que Philippe Labarre soit secrètement à la tête d’une organisation terroriste mondiale?

Se pourrait-il que Philippe Labarre (la répétition permet au lecteur de ne pas oublier de qui il est suspicieusement question ici) soit… une femme nue?!!!

Bien entendu, je n’accuse personne. Laissons les policiers faire leur enquête… J’allègue, tout simplement…

***

Il faut dire que ces temps-ci, l’allégation a bonne presse (c’est-à-dire beaucoup de presse (c’est-à-dire mauvaise presse)). Les allégations récentes de Jacques Duchesneau à l’encontre d’André Boisclair, aussi hallucinantes soient-elles (N’oublions pas que Jacques Duchesneau travaillait au début des années 1980 dans la section des stupéfiants du SPCUM! Coïncidence? Ce n’est pas à moi de le dire…), ces allégations stupéfiantes, donc, ne sont que le plus récent exemple d’une tendance bien lourde dans le monde actuel, un monde où les faits tendent à devenir des opinions comme les autres, un monde où la rigueur logique n’est plus vraiment de rigueur, un monde somme toute beaucoup plus amusant…

Il ne faut pourtant pas croire que l’allégation serait une invention contemporaine.

De tout temps on a allégué.

Adam et Ève furent chassés du paradis suite à une allégation du serpent : « Je ne veux surtout pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, cher OMG!, mais il manque une cocotte dans le buisson là-bas, et Adam et Ève ont l’air pas mal louche, tout nus à écouter du Procol Harum, avec leurs yeux rouges et leurs feuilles de chanvre collées sur l’entre-jambe. Je ne serais pas étonné si quelque chose de stupéfiant se cachait là-dessous. Je n’accuse personne…  mais il faudrait peut-être condamner à jamais les femmes à enfanter dans la douleur.»

Jésus-Christ fut crucifié suite aux allégations de son épouse: « Je ne veux surtout pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, cher Ponce Pilate, mais un homme qui n’a pas vraiment d’emploi et qui n’est même pas en recherche d’emploi… un homme qui revient toujours à la maison après minuit et qui fréquente des ivrognes, des criminels et des prostituées… un homme qui donne toute la nourriture gagnée à la sueur de mon front à de purs inconnus et qui se mêle en plus de donner des leçon de morale! Crucifix! Pas étonnant si les gens s’agitent autant à Jérusalem ces temps-ci! Je n’accuse personne… mais il faudrait peut-être m’accorder le divorce.»

Jeanne d’Arc fut brûlée suite aux allégations d’une minorité culturelle ayant immigré très récemment en France: « Nous ne voulons pas nous mêler de ce qui ne nous regarde pas, chers juges, mais cette adolescente de dix-neuf ans (devons-nous rappeler qu’il s’agit d'un âge propice aux manifestations et à l'intimidation?) refuse le bilinguisme anglais-français, défend une conception ethnique de sa nation et porte constamment une fleur de Lys sur son armure alors même qu’elle travaille manifestement pour l’État. Il ne serait pas étonnant qu’elle cherche un jour à devenir députée. Nous n’accusons personne… mais il s’agit manifestement d’une sorcière! »

Quant à l’expression même d’«allégation» (mot-valise dérivé synthétiquement de l’expression «accusation faite à la très légère»), elle est apparue à la fin du XIXe siècle, sous la plume d’Émile Zola, à qui son éditeur aurait griffonné, sur le manuscrit d’un pamphlet qui allait devenir illustre : « Accuser tout un gouvernement de racisme! Ça ne se fait pas, mon cher Émile. Et ça me semble un peu lourd. Essaie de penser à tes lectrices... Allège un peu. » Émile Zola, dont on connaît bien la myopie, aurait mal lu la note et fait publier son pamphlet en l’intitulant «J’allègue», titre qui en assura pour de bon la célébrité.

Bien entendu, je ne prétends pas que tout ce qui est écrit ici soit à 100% exact et rigoureux. Je ne fais qu’alléguer des faits…

Mais il y a toujours eu allégation, et il y en aura toujours.

Et c'est pourquoi j'aimerais conclure par un dicton bien connu : «Quand on allègue, il vaudrait peut-être mieux rester léger, peut-être? » Je cite de mémoire...

N'est-ce pas qu'elle est belle? Xenia Chernyshova,
qui a montré ses seins nus à l'Assemblée nationale,
est plus souvent interviewée que ses conseurs...
Coïncidence??? Je n'accuse bien sûr personne...



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